A mes (nos) coachs - version 2019


Ahaha, vous pensiez peut-être que j'allais oublier ? et ben non, c'est l'heure du texte/bilan/reconnaissance annuelle.

Pourquoi MES coachs ? ben parce que c'est comme ça, quand on est dans un club grand luxe offrant des conditions optimales de progression, on a deux coachs.
Alors, oui, cette année, je partage mon texte entre Virginie et Aurélien.

Deux coachs, ça peut paraitre perturbant. Mais en fait, ça ne l'est pas, parce que nos coachs sont certes différents, mais hyper complémentaires.
Ils sont animés tous les deux d'une volonté farouche de nous faire progresser, qu'il s'agisse d'arriver à boucler un tour de galop dans la carrière, ou d'aller se lancer sur de la 120 (non non, c'est pas moi ça).

A mon avis, ils ne se rendent pas compte à quel point leur investissement est apprécié… Je ne suis pas le futur de l'équitation française, je ne pense pas me lancer dans une carrière internationale maintenant (vous comprenez, je ne voudrais pas faire de l'ombre à Pénélope, Kévin, Simon et les autres...).
Je ne suis pas non plus le passé de l'équitation, faut pas déconner hein, j'ai suffisamment de "courbatures poney" pour savoir que je suis juste le présent.
Je suis simplement une cavalière lambda, je n'ai pas vraiment de talent, je ne brille pas de mille feux en piste (enfin parfois j'illumine parce que je suis rouge cramoisi ou blanche comme un linge, mais on ne va pas s'arrêter aux détails  - respirer, c'est très surfait).
Bref, vous l'aurez compris, je ne suis certainement pas l'image de marque du club. Il y a des cavaliers dans l'écurie bien plus talentueux que moi, qui vont sur de plus grosses épreuves, qui trustent les podiums.

Là, je vous entends ronchonner : ouai, elle est mignonne, m'enfin bon, elle parle d'elle, elle ne dit rien sur les coachs, c'est quoi cette arnaque ?
Pas de panique, j'y viens.

Parce que oui, malgré mon appartenance au "ventre mou" des cavaliers, mes coachs ont TOUJOURS du temps à me consacrer. Comme à n'importe lequel de leurs élèves, ils m'aident, m'encouragent, me motivent, me poussent au popotin (et m'aident à me remettre en selle quand je suis coincée sur l'encolure suite à un refus… ). Ils n'imaginent sans doute pas à quel point je suis touchée à chaque fois qu'ils acceptent de me donner un cours particulier ou de répondre à mes millions de questions, et aussi de jouer le jeu de ma routine d'entrée de piste : "tu m'aimes hein, et si je monte mal tu m'aimeras quand même ?".

Ils sont là pour nous remettre d'aplomb quand on traverse des périodes de doute, ils sont heureux pour nous, ils ont les mots justes, ils partagent nos peines, nos joies, nos inquiétudes. On les utilise comme psys et confidents. Ils sont le réceptacle de toutes nos émotions, et ils l'acceptent sans rechigner, tout en nous remettant les idées en place lorsque c'est nécessaire (et dans le calme, alors qu'ils doivent quand même avoir parfois comme une violente envie de nous baffer).

Je crois qu'Aurélien ne sait pas à quel point sa présence a été précieuse pour ma toute première prépa 95. Cela lui a peut-être paru anodin, mais pour moi, c'était un objectif après lequel je cavalais depuis plusieurs années. Son soutien et ses conseils ont été plus qu'importants à ce moment-là. Et c'est aussi en grande partie grâce à lui si cet épisode restera gravé dans ma mémoire, comme l'un des plus beaux souvenirs de ma vie de cavalière.
Tout comme ses cours ; on y conjugue l'excellence et la détente, le sérieux sans se prendre au sérieux. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir pour enseignant un cavalier professionnel, et qui plus un cavalier pro doté d'un sens pédagogique énoooooooorme. Parce que bon, c'est bien beau de monter super bien, ça ne garantit pas la capacité à expliquer encore et encore. Tu peux être champion dans ton domaine, et archi-nul comme prof. Ben Aurélien, c'est pas son cas.
Tout le monde n'a pas la capacité de pointer les défauts d'un cavalier sans lui donner l'impression d'être une sous-buse, et bien lui y arrive parfaitement. Il arrive à nous expliquer absolument tout, en décortiquant les actions et leur influence sur la locomotion du cheval sans jamais être barbant Pourtant, on est d'accord, la notion d'impulsion ou le mouvement de balancier, c'est pas forcément follichon, et lui nous rend ça passionnant.
Il a aussi cette compétence rare de savoir dédramatiser toutes les situations qui nous paniquent, et ça, c'est une qualité précieuse.
Et puis surtout, Aurel a la capacité de nous faire vivre de grands moments d'équitation, divers et variés : un parcours de barres au sol avec une seule main sur les rênes (ouai ben c'est vachement duuuur), monter avec les rênes à l'envers (je savais même pas que c'était possible), de chouettes tours en concours, ou juste profiter du bonheur d'être à cheval…

Quant à Virg… on pourrait croire qu'après toutes ces années je n'ai plus grand'chose à dire sur elle. Ben si, y'a encore plein de choses !
Elle est et restera l'âme de Saint Leu. Ses écuries lui ressemblent : chaleureuses, simples. Les esprits chagrins disent qu'on n'a pas de supers installations. C'est vrai, nous n'avons qu'une carrière et le manège n'est pas immense. Il n'empêche que nos compétiteurs obtiennent de sacrés bons résultats, et qu'on évolue dans un environnement profondément humain. Et ça, c'est la patte de Virg.
Virg, c'est l'image de la pugnacité : elle ne renonce jamais, ni à soigner les chevaux (coucou Chips), ni a motiver ses cavaliers (je ne citerai personne, on est trop nombreux), ni à nous emmener toujours plus loin (oh une club 1, oh la 1 mètre du club, oh une puissance...). Grâce à elle, j'ai réalisé les objectifs fixés lors de l'achat d'Océane. Tout ce qui arrive à présent, c'est du plus. Mais sans elle, ce plus aurait un goût de moins. Ou n'aurait pas de goût du tout, parce que sans elle, je n'aurai jamais réalisé ces rêves.
Quand elle n'est pas en piste avec moi, elle reste la première que j'appelle pour lui dire comment les choses se sont passées. Pourquoi ? parce que sans elle, je n'aurai jamais su que j'étais capable de tout ça. Sans elle, je ne saurai pas que je peux repousser mes limites (sérieux, même moi je n'imaginais pas pouvoir m'aligner au départ d'une puissance… j'ai pas été haut, mais l'idée était là quand même).
Virg, c'est aussi l'image du soutien. T'as un coup de moins bien, la vie te fait un coup de pute ? elle est là. T'as fait une séance plus que archi-très-beaucoup pourrie ? elle ne te laissera pas retourner au box sans avoir mis le doigt sur un point positif. Pourtant, parfois, les points positifs sont rudement bien cachés, faut les chercher loin !

J'ai pour mes coachs un profond respect, et une immense affection. Ils nous donnent, et nous prenons, parfois sans nous en rendre compte. J'ai en eux une confiance absolue, et c'est bien ce qui me pousse à faire même ce que je ne sens pas trop (parfois ça fonctionne, parfois j'apprends).
On se plaint souvent d'être fatigués (genre : "mise en selle ? non merci !" - " sauter ? non merci !"), mais on oublie qu'ils le sont tout autant, si ce n'est plus. Pourtant, quel que soit leur état de forme, ils assurent.
Comme toujours, j'ai au fond de moi un p'tit bout de peur qui persiste : celle de les lasser… je sais que je suis chiante (et je ne suis pas la seule) et que je ne suis pas la plus facile des élèves. Mais moi, j'ai envie de continuer avec eux au moins jusqu'à ce que je sois vieille (donc, approximativement, d'ici une cinquantaine d'années).

Surtout, surtout, je veux leur dire un tout petit mot, un mot tout simple, qu'on ne leur offre pas assez souvent mais qui comprend toute la gratitude et la reconnaissance qu'ils m'inspirent:

MERCI.

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