Vous connaissez le film "mon amie Flicka"
? le vrai hein, celui de 1943. OK, j'étais pas née, mais je l'ai vu quand
j'avais une dizaine d'années. A ce jour, c'est le film qui m'a le plus fait
pleurer. Mais des vrais pleurs, avec sanglots moches et tout et tout.
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Rien à voir avec Flicka... mais elle est trooop belle ma pépète !!! |
Le pire passage ? Celui où la pauvre Flicka,
blessée, est maintenue debout par un palan, et que des bêtes sauvages veulent
l'attaquer (ouai, on est dans le Wyoming profond, y'a des bêtes sauvages). Je
vous rassure, ça finit bien. N'empêche que l'impuissance de la jument face à sa
douleur avec le petit garçon qui essaie de la protéger m'a marquée.
Il s'avère qu'aujourd'hui, je le vis grandeur
nature, et pas derrière un écran.
Mon Océane se bat pour guérir. Elle garde le moral,
ses oreilles sont attentives, son œil vif et ses naseaux enclenchent toujours
trèèèès bien le mode "recherche de carottes". Il n'empêche qu'elle a mal, et que
c'est difficile à vivre.
Je sais que certains se demandent pourquoi je garde
le sourire et pourquoi je ne publie pas de photos actuelles de ma chérie. En fait,
je considère que la souffrance animale n'est pas un spectacle, et je n'ai pas
envie que l'on ait cette image d'elle coincée dans son box. Par ailleurs, que
je me roule en boule et fasse la gueule ne changera rien à la situation.
Alors oui, je vis presque comme si de rien n'était.
Presque, parce que quand même, je pleure
beaucoup en ce moment, et je dors moins. Bah oui, l'inquiétude et la tristesse sont solidement
ancrées en moi, et ça fait comme un nœud du côté de mon ventre.
Toutefois, je n'ai jamais porté le deuil, alors je
ne vais pas arrêter d'avancer parce que ma jument est sérieusement malade.
C'est peut-être une façon de faire l'autruche, mais parfois, ça a du bon !!!
Sans compter que je n'ai pas envie d'emmerder tout le monde avec mes soucis.
Bien sûr, j'aimerais avoir un coupable à accuser.
Certes, je suis en colère. D'abord contre moi-même, parce que je n'ai rien vu,
rien compris, et que j'ai demandé à mon Océane des choses que je n'aurais pas
dû lui demander et qu'elle m'a données quand même.
Je suis
aussi bien énervée contre les vétos qui ont suivi ma louloute et qui n'ont jamais pensé a la maladie de Cushing, ni vu le début de fourbure.
Ceci étant dit, la colère ne résout rien et ne fait
pas avancer le bordel. Et puis bon, faut être aussi honnête, je suis surtout
fâchée contre l'injustice qui touche ma princesse. Elle est si gentille, si
généreuse, elle m'a tellement donnée ! Elle ne mérite certainement pas de vivre
toutes ces misères…
On me dit parfois qu'Océane a bien de la chance de
m'avoir. Je ne sais pas qui d'elle ou de moi a le plus de chance d'avoir
l'autre.
Car Océane, c'est avant tout l'histoire d'un coup
de cœur. Un coup de foudre même !
Pourtant, sur le papier, elle n'avait rien pour me
plaire : le cheval de mes rêves était hongre, gris, pas très grand, un peu rond
et pas trop de sang… ben ça fait rien, je suis tombée amoureuse d'elle (en
fait, c'est comme avec les humains… on tombe amoureux sans forcément savoir ni
comment ni pourquoi, c'est comme ça et pis c'est tout !)
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hongre, gris, pas très grand, un peu gros, pas trop de sang... c'est presque ça ! |
C'est aussi et surtout la jument qui m'a permis de
réaliser une bonne partie de mes rêves de cavalière : ma première jument à
moi (sérieux ? moi, proprio ??? pour de vrai de vrai ???), les championnats à
Lamotte (où je n'étais même pas ridicule en plus, et ouai), les
balading-papoting avec les copines (ça, c'est la vie), les concours de plus en
plus hauts (non mais sérieux, on est arrivés à 95 cm en compét' officielle, et
plus gros en informel… c'est énoooorme).
Mon objectif aujourd'hui est de soigner ma
princesse, puis de lui offrir une belle retraite bien méritée.
Est-ce que je vais arrêter de monter ? non.
Pourquoi ? parce qu'au-delà d'Océane, l'équitation fait partie de moi, même si
ça me fout la trouille (tout est expliqué dans ce brillant article).
J'aime les chevaux, certains plus que d'autres,
mais globalement j'aime les chevaux. Alors oui, je vais continuer. Ce sera
juste sans elle ; il va me falloir un peu de temps pour me faire à cette idée,
mais ça va aller.
Ce n'est pas évident de se dire que ce ne sera plus
jamais avec Océane, mais en même temps, elle va couler des jours heureux avec
des potes dans un bel endroit, avec abri, foin et espace à volonté. Je ne l'abandonne
pas au fond d'un pré, loin de tout le monde, isolée et sans soins (ça va pas la tête ?!?).
Certains ne comprennent pas que je la mette loin de
moi.
Il y a une seule raison à cela.
Quand on aime son cheval, on fait ce qui
est le mieux pour lui, et pas pour nous. Sinon, ce n'est plus l'amour de notre
animal qui nous motive, mais notre égoïsme.
(Ceci étant dit, si vous pouvez prier Bouddha,
Krishna, Ra, Zeus, Dieu, Yahvé, Allah et tous les autres pour le rétablissement
d'Océane… merci d'avance !)
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