Le jour où j'ai ressorti mon bikini

Ah, l'été, la chaleur, les tenues légères, les sandales, les claquettes (sans chaussettes, bordel !!!)... et le maillot de bain 😎 Je remercie mentalement une illustre inconnue à chaque fois que j'enfile mon bikini. Je vous explique pourquoi.

baignade sous canicule

Petit retour en arrière.
J'ai toujours été longiline, grande à tendance très mince voire maigre.
Gamine, je portais mon p'tit bikini sans me poser de question. Puis une petite voix insidieuse s'est tapée l'incruste dans ma tête : on voit tes côtes, t'as des seins trop petits, t'es pas musclée, t'es mal foutue, t'as la peau trop blanche... Et petit à petit, j'ai opté pour le bon vieux maillot 1 pièce bien couvrant. Eh oh, mon corps n'étant pas parfait, fallait le planquer !

Une fois passée la puberté (et que j'ai compris que je ne serai jamais plantureuse), j'entendais toujours les vieilles peaux (celles qui avaient l'âge que j'ai aujourd'hui) me seriner que de toutes façons j'allais grossir et devenir difforme quand j'aurais des enfants (j'exagère à peine), qu'il faut se cacher pour ne pas attirer les ennuis, et patati et patata. Bref, la petite voix s'est transformée en bons vieux complexes. Surtout, j'avais bien inscrit dans ma p'tite tête que j'étais trop moche pour oser le bikini.
A peine ai-je osé quelques séances en monokini, aux heures où il n'y avait personne sur la plage, en m'enfermant vite dans ma serviette si quelqu'un se pointait.

Inutile de vous préciser qu'après mes grossesses, c'était plié : peau plus relâchée (ouh là), cicatrice de césarienne (beuurkk), vergetures (que j'avais pourtant bien avant mes enfants), cellulite (aaaaaaa)... Au secours.

Et c'est là qu'intervient la jeune fille dont je parlais au début.
En vacances avec mes fils il y 11 ou 12 ans, je les ai emmenés en excursion d'une journée à l'Ile aux Moines (endroit superbe par ailleurs). Là, nous avons trouvé une petite crique très chouette, pour nous baigner et pique-niquer. Il y avait quelques personnes, dont un groupe de 3 jeunes, 2 garçons et une fille. Ils s'éclataient sans se poser de question. 
Petit détail : la jeune fille était grosse. Oui, j'emploie le mot "grosse", qui n'est en rien une insulte comme certains voudraient le faire croire.
Elle était grosse et... en bikini. Elle ne se cachait pas, elle courrait, plongeait, chahutait, riait et profitait pleinement.
Je ne peux même pas dire qu'elle s'assumait. En fait, elle s'en foutait royalement et ne pensait pas du tout à son corps.

C'est là que ça a tilté dans ma tête : pourquoi, mais pourquoi est-ce que je m'obligeais au 1 pièce alors que j'avais envie de bikini ? pourquoi agir comme si mon corps était une insulte aux yeux des autres ? pourquoi me pourir la vie au lieu de la savourer, comme cette jeune fille ?

C'est vrai, au nom de quoi on devrait masquer nos imperfections ? je n'ai rien contre le maillot une pièce, à condition qu'il soit un vrai choix, et pas une contrainte.

On est tous trop gros, trop maigre, trop grand, trop petit, trop musclé, pas assez musclé etc etc. Et ben habillez-vous comme vous voulez : en long, en court, en large, en moulant, en sombre, en coloré... portez ce qui vous plait à vous, ce dans quoi vous êtes à l'aise, et ceux que ça dérange n'ont qu'à regarder ailleurs. 
(sauf pour les claquettes-chaussettes ; ça, ça devrait être interdit. Si si.).
On ne montre pas son corps, nous ne sommes pas une expo ambulante (sauf si on veut s'exhiber, ce qui est un choix comme un autre). Et personne n'est obligé de nous regarder, non mais !

Je n'ai pas parlé à cette jeune fille ce jour-là et je ne l'ai jamais revue. Mais maintenant, je n'ai plus de maillot 1 pièce, je le vis bien et la Terre ne s'est pas arrêtée de tourner. Pan dans les dents des vieilles peaux 😊

Commentaires

  1. Ohla t'as vraiment un blocage avec les claquettes chaussettes... Je me reconnais beaucoup dans ce que tu écris, moi ce n'était pas les vieilles peaux mais mon propre conjoint de l'époque...... Quelle erreur... Le fait de se laisser enfermée par la parole ou l'opinion des autres. On devrait lui dire merci plutôt à notre corps, de nous porter, de nous faire sentir, ressentir même si parfois ça fait mal parce que ça prouve qu'on est vivante !

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    1. Il était donc également une vieille peau, au moins dans l'esprit. Être vivantes et en profiter, c'est tout ce qui devrait compter !

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