Les sports co, c'est carrément mieux pour s'épanouir ? mouaaa, la bonne blague !!!

 En ces temps troublés où tout tourne autour du covid, des violences diverses et variées et d'un avenir pour le moins pas très clair, revenons-en à un sujet qui va paraitre bien futile voire incongru à certains, mais qui parle à tous les passionnés... Le grand match sport co/sport individuel. Et bien sûr, j'illustrerai par l'équitation (au hasard bien sûr 😇).


les copains, la nature, le bonheur !

On avait déjà le très célèbre "l’équitation, c'est pas un sport" (souvenez-vous... ici   ). On a aussi le non moins délectable "c'est un sport individuel, c'est moins bien pour les enfants".
 
En aparté, la ségrégation sports collectifs/sports individuels a toujours eu une fâcheuse tendance à m'agacer.
Évidemment, "on" estime généralement que le sport collectif -dit aussi sport d'équipe- est bien meilleur pour la (future) sociabilisation des enfants. 
Oui, c'est certain, il n'y a qu'à voir certaines grandes équipes de foot pour avoir une belle idée du collectif : les joueurs nous montrent bien trop souvent une juxtaposition d'individualités qui ne cherchent qu'à briller unilatéralement, sans tenir compte de l'intérêt supérieur de l’équipe et sans intégrer leurs coéquipiers dans leurs actions de jeu. Quant au respect de l'adversaire... comment dire ? on vomit tout de suite ou on attend ?

OK, OK, je suis peut-être un poil trop caricaturale... mais quand même ! J'ai toujours été convaincue qu'il vaut mieux faire pratiquer aux enfants un sport qui leur correspond, plutôt que de vouloir leur imposer une discipline pour pouvoir calquer dessus des idées toutes faites. 
Toujours à propos du foot (mais nooon, c'est pas une fixette, rhooo), je me souviens lorsque mon fils aîné a voulu y jouer, vers ses 6 ans. Je suis restée abasourdie de ce qu'on pouvait voir les jours de match : des parents/grands frères/grandes sœurs convaincus que leur môme était le futur Zizou et que comme ascenseur social, le foot était un moyen plus fiable que l'Ecole.
Et vas-y que j'encourage le mouflet à l'anti-jeu, à surjouer les bobos, à balancer des manchettes discrètement, et vas-y que j'insulte l'arbitre (je le redis, on parle de matchs joués par des loustics de 6 à 7 ans hein). Oui oui, bel exemple de vie en société, de respect des autres, de goût du travail et de l'effort.
Bref, mon fils s'est finalement rendu compte que le foot n'était pas pour lui (en même temps, vu qu'il faisait des châteaux de sable sur les terrains stabilisés plutôt que suivre le ballon, on se doutait que sa carrière de footballeur n’irait pas très loin), et j'en ai presque été soulagée.
 
Loin de moi l'idée de dire que tous les parents de petits footballeurs sont comme ça (j'en connais certains, ce sont des gens bien, si si !), ni que tous les joueurs sont égocentristes et mégalo. Je souhaite simplement montrer que ce n'est pas parce qu'on pratique un sport dit "collectif" que l'on développe de belles valeurs humaines.

J'ai toujours préféré les activités individuelles : équitation, natation, randonnée... Et ben j’ai la prétention de dire que je suis certainement bien plus sociable que certains qui ont pratiqué uniquement et assidûment des sports co, et ouai !
Au-delà, la notion même de sport individuel pourrait être réinterrogée. Citez-moi un sport où l'on est vraiment seul : pas de sparring-partners, pas de coachs, pas de supporters ? là comme ça, moi, j'en vois pas. Peut-être la course à pied, quand on choisit de courir seul, et encore, ça se discute.
 
Mais revenons-en à nos moutons, ou plutôt à nos poneys. Je sais, je sais, vous allez dire que je fais dans les généralités maintes et maintes fois rabâchées. N'empêche que je ne comprends pas pourquoi on parle de sport individuel alors qu'on est au minimum 2. Bah oui, c'est qu'il faut composer avec une bestiole qui fait son poids, qui a ses humeurs, ses jours avec et ses jours sans... comme n'importe quel coéquipier dans n'importe quelle discipline en-fait.
Et puis s'occuper de sa monture, la brosser, la préparer correctement... si ça ce n'est pas une belle école de vie, l'apprentissage du respect, je ne sais pas ce que c'est.
Je ne reviendrai pas non plus sur l'immense importance du lien avec les animaux, et celui -lorsqu'on ne monte pas dans un club urbain- du contact avec la nature.
 
Et non, on n'est pas seuls à cheval. Sortez-vous cette idée de la tête, nom d'un shetland !
D'abord, il y a les moniteurs. Je parle des bons hein, pas des zazous qui hurlent aussi fort qu'ils sont incompétents, ni de ceux qui passent plus de temps à tchatter avec leurs potes sur leur portable qu'à porter attention à leurs cavaliers.
Sans le moniteur ou le coach, point de progression ! parce que qui vous ramasse quand vous tombez le cul par terre ? c’est lui. Qui vous encourage à chaque étape ? c'est encore lui. Qui vous explique encore et encore comment faire pour réussir l'exercice ? encore et toujours lui.  Alors bon, sport individuel, soit, mais quand même avec un encadrement.
 
Et puis, il y a... les copains. Et oui, même dans un sport individuel, on a "les autres". Soyons honnêtes, il y a aussi de sacrés abruti(e)s qui montent à cheval (n'insistez pas, je ne donnerai pas de noms 😁), mais majoritairement, un club est une fabrique à copains. Et là, y'a pas de la sociabilisation peut-être ?
Je vous parle là des goûters d'anniversaire  des petits ou des soirées des grands - et non, je ne détaillerai pas les soirées, restons discrets. 
Des amitiés pour la vie construite autour de séances de mises en selle qui font mal, de balades à fou rire, de concours qui font peur ou encore de papotage aux écuries. Des amis qui sont là pour vous quand ça ne va pas ou que la vie est trop injuste. Non, on n'apprend pas à ne penser qu'à soi quand on apprend l'équitation.

On pourrait aussi parler de la remise en question permanente, de l'école de l'humilité (oui oui, le cul par terre, encore...), de la persévérance... alors oui, c'est peut-être un sport individuel, mais qui se vit en équipe, et qui apporte beaucoup de belles choses.

Oui, je prêche pour ma passion. Mais au-delà des cavaliers, je suis certaine que les skieurs, les golfeurs, les nageurs et tant d'autres pourraient dire la même chose que moi.
Un sport individuel n'est pas forcément un sport solitaire, nomdidiou !!!

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