On peut rêver tranquilles, oui ?!?

 Et voilà, ça recommence ! je suis agacée. Encore une fois. Sérieux, on peut regarder des films ou séries en paix, sans avoir à subir en permanence le flot de critiques acerbes d'une élite qui se veut bien-pensante et détentrice de la Vérité (alors qu'on sait tous que la "vérité est ailleurs") ?



ça avait commencé avec les 50 nuances, on y a eu droit aussi avec 365 jours, et même les très romantiques Chroniques de Bridgerton n'y échappent pas.
 
Voici un petit résumé de quelques avis que je trouve truculents :
- les 50 nuances : un truc pour les quadra frustrées sexuellement et intellectuellement limitées, mal écrit, mal joué et pis si le héros avait été moche et pauvre, ben ça n'aurait plu à personne.
- 365 jours : haaaaannn c'est l'apologie du viol ! et pis si le héros était moche et pauvre, et ben plus personne ne trouverait ça bien 
- les Bridgerton : mouhahaha, c'est truffé d'erreurs historiques, c'est mal joué, pis y'a des personnages noirs et pis en plus y'a une scène de viol conjugal commis par Daphné, pas bien ça, pas bien du tout, et si le héros était moche (etc etc)...

Alors déjà, oui, si les héros n'étaient pas beaux à se damner, ça aurait moins de succès. Parce que bon, si on veut de l'ordinaire, on regarde dans la rue, et pis si on veut du sordide, on lit les pages faits divers du Parisien et on est servis. Ou alors on allume BFM et Cnews, ça revient au même.
Sans compter que si on veut avoir un aperçu du sexe chez Monsieur et Madame Tout le Monde, on regarde du porno amateur et voilà.
Si on veut des faits rigoureusement exacts ou vraisemblables d'un point de vue social, technique, historique, on regarde les documentaires d'Arte ou de la Chaine Découverte, et on ne vient pas chercher des noises à tout.

On est bien d'accord, y'a rien de moins vraisemblable que toutes ces histoires : entre les ingénues qui  ont 10 orgasmes à la chaine, à chaque fois et dès la première tentative, les gros méchants qui en fait sont plein de sens moral ou ces femmes naïves qui sont en réalité super intelligentes et amènent l'autre à devenir meilleur... Dans la vraie vie, rien ne se passe comme ça. Quelle découverte !
Si on ne peut pas regarder les 50 nuances pour ne pas faire croire que hors la fessée, point de salut, faut aussi arrêter de diffuser les Disney qui laissent entendre que si tu es bon, même si tu traverses plein d'épreuves, tu finis par trouver le bonheur ultime sans plus aucun nuage pour le reste de tes jours.
Concernant 365 jours, oui, c'est vrai, on peut y voir une analogie avec un bon gros syndrome de Stockholm. N'empêche que l'héroïne (qui personnellement je trouve un tantinet chieuse, tout de même) manipule son ravisseur encore plus que lui ne le fait.
Quant au viol conjugal dans les Bridgerton... personnellement je parlerai plus de vol de sperme, mais bon. Et qu'est-ce qu'on en a à faire de savoir si un duc, pair du Royaume, aurait pu avoir la peau noire ? Sérieusement, quel intérêt ? on s'en fiche, il est beau et c'est tout ce qui compte pour l'histoire.

Non mais franchement faut-il vraiment ne diffuser que des films aseptisés, avec des personnages lisses et qui se comprennent par télépathie, en se respectant sans jamais commettre la moindre erreur ?

Et la part du rêve, vous en faites quoi ? vous savez, le truc qui permet de s'évader dans son imaginaire, historie d'évacuer un peu la pression du quotidien. S'identifier peu ou prou à ces personnages, c'est juste souffler entre deux "bordel j'ai pas pris le rendez-vous pour  la révision de la voiture" et autre "nomdidiou j'ai pas préparé ma réunion", sans oublier le très intemporel "qu'est-ce qu'on mange ce soir".
Cela ne fait de nous ni des frustrées, ni des neuneus. Par contre, oui, ça fait de nous des rêveuses, et je n'ai pas honte de l'avouer. D'ailleurs, ce 'est pas un aveu, c'est un fait, je suis une incorrigible rêveuse romantique, et je ne veux surtout pas changer.
Alors oui, un milliardaire dominateur, un mafieux séduisant, un duc blessé... ce sont des clichés ambulants, des fantasmes on ne peut plus courants. Et alors, où est le problème ?
 
Je vous invite à consulter les statistiques... savez-vous combien de femmes fantasment sur le viol ? entre 80 et 90 %.
Je parle de fantasme, dans le vrai sens du terme, et en aucun cas d'un désir réel (à part chez une soi-disante "intellectuelle" française dont je tairais le nom, qui avait déclarer qu'elle n'attendait que ça). Non moi, je vous parle du fantasme dans lequel un individu forcément plus beau que beau contraint sa victime à des tas de trucs sexuels et qu'elle adore ça. Clairement, la bonne culture judéo-chrétienne qui nous imprègne n'y est pas étrangère, on est totalement dans le registre du "oh là là, je jouis mais c'est pas ma faute, on m'y oblige". N'empêche.

Bref, j'en ai marre de ces élites qui critiquent absolument tout ce qui a du succès et qui ne répond pas à leurs codes. On n'attend pas d'une romance de ce style qu'elle remporte le Goncourt, ni à ce que ces films remportent un Ours à Berlin ou une Palme à Cannes.
On leur demande juste de nous transporter, de nous faire rêver, d'apporter un peu d'air, une relaxation neuronale...

Je raffole de ce style, et je n'ai pas à m'en cacher ni à m'en excuser. La plupart des gens s'accordent à dire que je ne suis pas complètement cruchonne, et pourtant j'ai lu 8 fois la trilogie des cinquante nuances, je me suis ruée sur les 9 tomes des Bridgerton et si 365 jours était traduit en français (en polonais, j'ai plus de mal) je l'aurai tout autant dévoré. J'ai regardé à plusieurs reprises leurs adaptations cinématographiques et oui, je soupire devant la plastique de Christian Grey, je papillonne devant le regard de braise de Massimo et je deviens guimauve devant Simon. Je me prends pour la talentueuse Anastasia, je rêve du caractère bien trempé de Laura et je trépigne pour que Daphné apprenne tout ce qu'on lui cache...
En un mot comme en cent : ces trucs certes gnangnan et fleur bleu me détendent. Est-ce que je veux changer de vie pour autant ? bah non, je suis globalement heureuse, même s'il y a des hauts et des bas, comme chez tout le monde !

Sérieux, est-ce que vous demandez aux fans de Mission impossible s'ils envisagent de sauter d'un building ? aux fans d'Armageddon s'ils veulent abandonner femmes et enfants pour dévier un astéroïde au péril de leur vie ? est-ce qu'on s'intéresser aux réalités historiques de Jurassic Park ?
 
Personnellement, je n'ai pas envie de me remettre en question quand je me pose devant une série, un film ou avec un bouquin. J'ai envie de voir autres choses que la misère sociale à nos portes, autre chose que la violence ou la maladie, autre chose que la peur. Je veux pouvoir ne pas subir le poids de l'Histoire (que beaucoup oublient...) ni être obligée de me cultiver (ouh là, j'ai lâché le gros mot : culture... on en parlera peut être dans un autre article).
Est-ce que Mac Gyver serait Mac Gyver si on devait tout décortiquer ? Et l'Agence Tout Risque, serait-elle ce qu'elle est si elle avait dû n'obéir qu'à des scénarii réalistes ? et la réécriture de l'Histoire dans l'Enfer du Devoir et autres Rambo, on en parle ?

Bref, j'ai quand même le sentiment que mes livres, films et séries fétiches sont systématiquement étrillés par la presse (généralement féminine), parce que "trop si" ou "pas assez ça".
On peut rêver tranquille, oui ?

En fait, je me demande... ce qui emmerde ces gens, finalement, ce ne serait pas de voir le succès que cela remporte ? Un petit poil de jalousie de la part de quelques-uns qui voudraient bien avoir leur heure de gloire ? ou peut-être un léger complexe de supériorité ?

Grand bien vous fasse ! si vous n'aimez pas, passez votre chemin... il y a suffisamment de titres pour que vous y trouviez votre bonheur, inutile de vous exciter comme ça...

Pour ma part, je trouve absolument navrant (et pire !) le succès de la téléréalité, du type "les Anges", les "Marseillais" et autres "Pinces de l'Amour". Ben après avoir tenté d'en regarder (pour ne pas mourir ignare), j'ai arrêté (mon cerveau et mes oreilles saignaient trop) et je laisse ça à ceux qui y trouvent leur compte. Même si à mon avis, y'a bien plus de danger intellectuel à regarder ce type d'émissions plutôt que les films à l'eau de rose. Mais ce n'est bien sûr que mon avis...
 



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